Qu’elles soient d’origine virale, bactérienne ou parasitaire, les maladies infectieuses comme la grippe, les infections nosocomiales, la maladie de Lyme, la légionellose, les encéphalites causées par le virus du Nil occidental, menacent la santé et la sécurité de la population québécoise sur l’ensemble du territoire. La situation actuelle causée par le coronavirus SRAS-CoV-2, fait ressortir l’importance d’examiner les maladies virales émergentes présentes et futures comme des systèmes complexes dans lesquels interagissent non seulement les aspects biomédicaux mais aussi les dynamiques spatiales, les aspects humains et les facteurs environnementaux. L’étude de leur émergence et la prévention de leur propagation requièrent une approche multidisciplinaire et intersectorielle qui tient compte des aspects biologiques mais aussi des habitudes de vie des populations. En effet, les milieux de vie (quartier, logement, accès aux services de santé, etc.) ainsi que les dynamiques sociales et culturelles (isolement, habitudes de vie, etc.) influencent la trajectoire sanitaire des individus et des groupes et la propagation de ces maladies. La pertinence sociale de ce projet de chaire repose sur l’idée que le développement de politiques publiques et de mesures sociosanitaires doit s’appuyer sur une connaissance globale des divers aspects de ces maladies pour être véritablement efficace et permettre d’anticiper une épidémie virale potentielle et d’y répondre rapidement avec un plan d’action adéquat.
Compte tenu de ces enjeux, nous proposons d’aborder cette menace en trois niveaux, tout d’abord en caractérisant l’évolution génétique et la biologie de nouveaux virus et comprendre leurs pathogenèses. Nous tenterons également de comprendre les dynamiques géographiques humaines et naturelles des nouvelles infections et de leurs vecteurs. Finalement, nous proposons de développer des stratégies permettant d’assurer une surveillance urbaine de lacolonisation des espaces publics par de nouveaux vecteurs viraux.